Adolescents La consommation d'alcool en nette hausse
PARIS, 4 oct 2004 (AFP) - La consommation régulière d'alcool est en hausse chez les jeunes de 17 à 18 ans, tout comme l'usage de médicaments psychotropes, mais le tabagisme recule et la consommation de cannabis semble avoir atteint un plafond, selon une enquête menée auprès de plus 15.000 jeunes.
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Chez les garçons de 17 ans, la proportion de buveurs réguliers - ayant consommé de l'alcool au moins dix fois au cours des trente derniers jours - est passée de 16% en 2000 à 21,2% en 2003 (+5,2%), selon le rapport de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (Ofdt). Les garçons sont trois fois plus nombreux que les filles (7,5%) à s'alcooliser régulièrement. La consommation quotidienne reste toutefois marginale: les garçons sont 2,1% à boire tous les jours, les filles 0,2%. "On a dévalorisé le tabac, on commence à dévaloriser le cannabis - en disant, par exemple, qu'il y a trois fois plus de goudron dans un joint que dans une cigarette - mais, en France, l'alcool reste socialement valorisé!", proteste le professeur Claude Got, président du collège scientifique de l'Observatoire. Le président de la Mission interministérielle Toxicomanies, Didier Jayle, souhaite "que les boissons non alcoolisées soient moins chères dans les bars" ou encore qu'"il y ait de l'eau disponible, gratuitement, dans les boîtes de nuit", mais il juge difficile d'"imposer" de telles contraintes aux commerçants. Chez les filles, c'est l'usage des médicaments psychotropes qui est en nette hausse: près de 5% des adolescentes en sont des consommatrices régulières (elles étaient 3,8% en 2001) contre 1,3% des garçons. Un jeune sur dix déclare, d'ailleurs, avoir consulté un "psy" au cours des douze derniers mois. |
Sur la période 2000-2003, on constate également "une hausse des usages du cannabis". Mais, pour la première fois, la consommation régulière de cannabis a nettement diminué entre 2002 et 2003 chez les garçons (de 17,7% à 14,6%) et s'est stabilisé chez les filles (à 6,5%). Cette consommation pourrait donc "avoir atteint un plafond", avance l'Ofdt. Car la représentation du cannabis - "produit installé" - est désormais "plus rationnelle", estime l'un des auteurs du rapport, François Beck: "Les jeunes ne sont plus affolés de l'expérimenter, mais ils connaissent également mieux les risques d'une consommation régulière: apathie, dangers au volant, démotivation à l'école..." M. Jayle évoque aussi l'hypothèse "d'un lien entre la baisse de consommation de tabac et la baisse de la consommation de cannabis". Car le tabagisme quotidien a baissé chez les jeunes (de 41,9% à 38,1% entre 2000 et 2003 pour les garçons, de 40,2% à 37,2% pour les filles), selon cette enquête menée quelques mois après la hausse des prix du tabac de janvier 2003. Quatre adolescents sur dix fument encore chaque jour, ce qui leur coûte en moyenne 58 euros par mois. A toutes ces dépendances correspondent en effet des marchés: en 2003, les 17-18 ans auraient dépensé 94 millions d'euros chaque mois pour leur consommation d'alcool, de tabac et de cannabis, estime l'Ofdt. L'enquête, strictement anonyme, a été réalisée lors de la Journée d'appel de préparation à la défense. |
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